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La vie en Covid-19 à J-25

La vie en Covid-19 à J-25

Voilà près d’un mois que nous accompagnons nos clients TPE, PME dans la gestion de cette crise inédite.

Les entreprises qui ne sont pas arrêtées, comme celles qui redémarrent leur activité, ou envisagent de le faire, sont confrontées à un incroyable défi : mettre en place des organisations qui respectent les mesures de prévention et rassurent leurs salariés.

La tâche n’est pas simple. Particulièrement, quand le discours des autorités compétentes en la matière, n’est pas toujours clair.

Après avoir dû résoudre l’équation : Confinement = Sécurité vs Travail = Exposition au risque ; les entreprises doivent aujourd’hui s’adapter, quasi quotidiennement, aux préconisations des Autorités de santé relayées par les médias, les COMEX.

Ce sentiment d’urgence et de danger interdit d’évaluer la pertinence de certaines mesures. A l’image du port des masques qui, depuis ces derniers jours, est obligatoire dans nombre d’entreprises et ce, bien que les mesures de distanciation y soient, par ailleurs, assurées.

Est-il vraiment pertinent d’imposer à des salariés qui travaillent dans l’industrie le port d’un masque, durant 8 heures ? Ce nouvel EPI (Equipement de Protection Individuelle) est-il réellement adapté au travail, comme l’exige le code du travail ?

Ne va-t-il pas induire plus de risques : on est tenté de se toucher le visage lorsque l’on porte un masque et, notamment, lorsqu’on a chaud. Ou susciter une sensation trompeuse de sécurité qui impactera la vigilance des travailleurs dans le respect des gestes barrières.

Faut-il nécessairement réagir dans l’urgence ? La peur doit-elle guider les décisions managériales ?

Nous ne le pensons pas.

Si la crise que nous vivons impacte durement certains d’entre nous, accentuant les inégalités de manière insupportable, elle constitue, paradoxalement, pour les entreprises une opportunité de se réinventer. Elle devrait permettre d’imaginer des organisations innovantes, plutôt que de reproduire les précédentes « en mode dégradé ». Elle devrait favoriser l’intelligence collective, l’émergence de solutions réellement pertinentes, qui ne peuvent résulter que d’un travail collectif entre l’encadrement et les salariés concernés.

Elle nous oblige aussi à nous faire confiance, ce qui n’est pas toujours la première valeur prônée dans les entreprises.

En effet, cette crise met en exergue le fait qu’aucun travail en sécurité n’est possible sans confiance mutuelle et sans autonomie.

L’employeur, tout comme l’Etat, ne sont ni omniscients, ni omnipuissants. La sécurité est l’affaire de tous. Le code du travail le rappelle d’ailleurs : « Conformément aux instructions qui lui sont données par l'employeur (…), il incombe à chaque travailleur de prendre soin, en fonction de sa formation et selon ses possibilités, de sa santé et de sa sécurité ainsi que de celles des autres personnes concernées par ses actes ou ses omissions au travail. »

Pour faire adhérer les salariés aux nouvelles organisations et les convaincre de reprendre le travail, la confiance, la transparence et la communication sont des leviers essentiels.

Une écoute attentive du terrain sur les mesures mises en œuvre est aussi un gage de réussite et de sécurité.

L’enjeu est vital : notre économie et, plus largement, l’économie européenne et internationale ne se relèveront pas d’une période d’inactivité trop longue.

Parallèlement, les entreprises qui ne prendraient pas les mesures adaptées, pourraient voir leur responsabilité pénale et celle de leurs dirigeants, engagées.

Des infractions pourraient leur être reprochées : mise en danger d’autrui, blessures ou homicides involontaires. De quoi renforcer le sentiment de peur dans la décision managériale.

Face à l’épidémie que nous vivons, l’employeur est dans l’impossibilité de garantir l’absence de toute exposition de ses salariés au risque de contamination, mais il lui incombe de tout mettre en œuvre pour l’éviter et, s’il ne peut être évité, de l’évaluer pour protéger au maximum les salariés exposés.

La présence des salariés à leur poste dépendra de la capacité de l’entreprise et de ses dirigeants, à répondre à leurs inquiétudes, afin de susciter la confiance et leur adhésion aux mesures de prévention mises en œuvre.