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Quel avocat pour un couple à l’épreuve ?

Quel avocat pour un couple à l’épreuve ?

Au lendemain du déconfinement, la France verra-t-elle comme la Chine ses demandes en divorce fortement augmenter ?

Après deux mois ensemble, les couples souhaiteront-ils mettre un terme définitif à leur union ?

Je n’aurais jamais cru qu’un jour, je divorcerai les couples. Et puis, je suis devenue avocate !

Quand on est avocat, on ne choisit pas forcément les matières que l’on traite, ce sont en réalité les clients qui créent nos spécialités.

Après des études de sciences criminelles et un passage à l’école de la magistrature durant 6 mois dans le cadre de mon école d’avocat, j’ai rejoint il y a 10 ans un cabinet généraliste – dans lequel je suis aujourd’hui associée - dont l’une des activités est le divorce.

J’ai passé des mois à apprendre. A première vue, cette matière n’est pas si ardue : 4 cas de divorce, 3 régimes matrimoniaux au choix.

Il y a des réformes certes, mais quel domaine du droit n’en connaît pas ?

Toutefois, j’ai découvert les problématiques liées à la liquidation des régimes matrimoniaux et la nécessité d’apprivoiser son vocabulaire : récompense, créance, soulte, actif, passif, actif net, droit de partage, …

Liquider un régime matrimonial, c’est aussi procéder à des calculs et raisonner comme un notaire, ce qui n’est vraiment pas le plus simple !

Mais « faire des divorces », c’est surtout nouer une relation particulière avec son client : il nous confie l’intime. L’écoute, la compréhension et le soutien doivent bien sûr prévaloir ; ces qualités sont sans aucun doute encore plus prégnantes que dans d’autres domaines.

Au-delà de ces qualités attendues, j’ai pour ambition de faire « avancer » mes clients.

Très souvent, la séparation est douloureuse, souvent elle est conflictuelle, parfois elle est insupportable et tellement vive qu’elle suscite la haine de l’autre.

L’autre avec qui l’on a vécu durant des années, avec qui on a fait des enfants qui se révèle sous un jour nouveau à tel point qu’il devient un étranger, ou tout simplement celui que l’on a aimé pour certaines qualités qui sont, aujourd’hui, devenues intolérables.

Je ne peux envisager que la femme ou l’homme qui entre dans mon Cabinet afin de me confier la défense de ses intérêts, soit la même ou le même que celui qui divorcera dans quelques mois, voire dans quelques années.

Evidemment, l’avocat doit se battre pour que sa cliente ou son client obtienne une pension alimentaire et/ou une prestation compensatoire la plus conséquente possible.

Quand il est de « l’autre côté », l’avocat doit se battre pour que sa cliente ou son client verse une pension alimentaire et/ou une prestation compensatoire la plus juste qui soit.

Toutefois, l’avocat doit nécessairement quitter sa zone de confort. Certes, le combat juridique doit exister, mais au-delà de cette posture purement procédurière, il convient d’apprendre à ses clients à « lâcher » pour retrouver l’apaisement et, quelquefois la liberté, c’est aussi ma vision de ce métier. Leur faire comprendre qu’il faut savoir tourner la page, mettre de côté leurs rancœurs et leurs rancunes pour avoir la liberté de vivre une seconde vie (ou une troisième, ou plus !).

Quant aux enfants, il ne faut pas oublier qu’ils ne sont, la plupart du temps, pas assistés d’un avocat pendant le divorce.

C’est ce constat qui guide mon exercice. Apaiser le conflit entre les époux pour que les enfants n’en soient pas les otages.

Alors oui, je vous le dis, un divorce réussi c’est sortir de cette épreuve, tout à la fois plus fort et plus apaisé. J’ai à cœur que nous y parvenions ensemble.

Florence Pelanda